Retour sur Sans étiquette, la troupe de l'antenne bretonne 🎭
La troupe Sans Étiquette en représentation à Rennes lors du séminaire national 2023
« All the world's a stage » (le monde est une scène en français) écrivit Shakespeare dans sa pièce Comme il vous plaira. Les comédien·nes de l’antenne bretonne l’ont bien compris : les expériences personnelles sont de formidables sources d’inspiration pour l’écriture théâtrale. Pendant 2 ans, accompagné·es d’Alexis Fichet, metteur en scène rennais, les bénévoles et acteur·rices, en herbe ou pas, ont écrit, mis en scène puis joué une pièce ! Retour sur ce projet avec certain·es participant·es du projet : David, Julien, Myriam et OCB, habitué·es des événements et activités de La Cloche et Manon, salariée.
Une troupe à plusieurs visages
En 2020, David, Julien, Manon, Myriam et OCB se sont aventuré·es dans un atelier de création théâtrale. Si David et Myriam connaissaient bien cette pratique avant de participer - David, qui a "été dans plusieurs troupes", a notamment "créé un spectacle de monologue d'une heure" tandis que Myriam souligne qu'elle a écrit, mis en scène et joué sa propre pièce Résist-tente, d'autres ont décidé de plonger la tête la première sans aucune expérience. Julien voulait "sortir de [sa] zone de confort" en assouvissant une envie qu'il n'avait jusqu'alors pas eu l'occasion de satisfaire. OCB, lui, y a vu une opportunité d'être "moins bête" mais surtout de comprendre et de s'ouvrir aux autres. "Je suis assoiffé de connaissances, j'aime m'enrichir sur des sujets que je ne connais pas" précise-t-il. Myriam, qui est comédienne, metteuse en scène et écrivaine, porte le théâtre dans son coeur depuis "plus de dix ans". "Je me suis engagée dans ce projet car cet art vivant permet de partager des émotions, des pensées en direct avec le public."
Une co-création avec Alexis Fichet ancrée dans le vécu
Manon, coordinatrice à Rennes depuis presque deux ans, "adore le théâtre". "Le projet de co-création à partir de discussions et d'échanges me semblait merveilleux" puis elle ajoute "j'avais raison !" En effet, le format de création en collaboration avec le metteur en scène Alexis Fichet a beaucoup plu. "Avoir un pro avec nous, c'était un plus" affirme OCB, et ce ne sont pas ses collègues qui le contrediront ! "Il a su nous donner les bons conseils" argumente en effet Julien, alors que David renchérit : "l'oeil d'un pro nous a beaucoup aidé pour la mise en scène et l'écriture". Et Myriam de conclure : "il nous a laissé une grande marge de liberté pour nous exprimer." Et assurément, les membres de Sans Étiquette se sont exprimé·es ! Mettre en scène des "histoires qu'on a vécu à la rue, c'était vraiment top, authentique et vrai" témoigne David. OCB a aimé, quant à lui, "amener [sa] touche personnelle" sur un sujet qui le concernait. Il ajoute que cette manière de travailler à plusieurs lui a beaucoup apporté : travailler en équipe, être à l'écoute les un·es des autres, mais aussi s'entendre et se comprendre.
Un projet utile pour tous·tes
Malgré un trac mutuel avant de monter sur les planches face au public, les comédien·nes insistent tous·tes sur le partage inhérent aux représentations publiques. "Content de faire plaisir aux spectateur·rices", OCB vibrait "d'entendre les gens réagir, rire" et savourait "les retours du public, le fait de voir l'émotion" transmise par le jeu. Julien s'arrête sur un moment bien précis : "Les applaudissements, c'est gratifiant, ça fait du bien", moment partagé par David qui renchérit : "quand le public nous applaudit, j'ai des frissons qui se hérissent sur les bras. C'est un moment intense pour moi." Myriam, quant à elle, adore parler avec le public après les représentations. Elle aime échanger "avec les gens qui partagent leurs émotions, leur curiosité, leurs interrogations." De son côté, Julien a apprécié que le projet lui ai "mis un petit coup aux fesses." Il étaye : "ça m'a fait du bien, je suis réservé à la base et avoir joué devant des gens, c'était une première. Il y a six mois, je ne pensais pas être capable de tout ça." Cette hausse de confiance en soi, David l'a aussi ressentie. Bien qu'il ne soit "pas timide de base", participer au projet lui a permis "d'avoir encore plus confiance [en lui]" et lui a apporté un "sentiment de bien-être".
La première création de la troupe Sans Étiquette, lorsqu'on met de côté tous les bénéfices individuels, est également un outil de sensibilisation considérable comme le met en avant OCB. "Les gens voient la réalité, même si c'est joué", ce qui permet une "prise de conscience". Et le mot est passé : "certain·es m'en parlent encore pour savoir quand on va la jouer à nouveau. Ça a marqué les gens et ça fait plaisir, ça sensibilise."
Ce projet vous intéresse ? N'hésitez pas à contacter La Cloche Bretagne pour plus d'informations ;)
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